"Groupes de travail" sur la formation et le recrutement des enseignants
Formation des enseignants : Des « groupes de travail » avec peu de marges de manoeuvre (SNESUP-FSU)
Les
“groupes de travail” sur la formation et le recrutement
des enseignants se tiennent. La FSU comme les autres
fédérations représentatives a choisi de ne pas
laisser la chaise vide. Le Snesup conscient de toutes les limites de
ces soit disant “groupes de travail” va porter la parole
des personnels du supérieur mobilisés, sans négocier
sans compromis.
Voici
un texte qui explique pourquoi nous y sommes allés et où
en est-on ?
Formation
des enseignants : porter la parole des formateurs mobilisés
dans les IUFM et les UFR
Des
« groupes de travail » avec peu de marges de
manoeuvre
Avant
les débuts des travaux de la commission Marois-Filatre, les
ministères de l’éducation nationale et de
l’enseignement supérieur et de la recherche ont mis en
place quatre groupes de travail portant sur le dossier de la
mastérisation de la formation des enseignants et sur celui de
leur recrutement. Les réunions de ces groupes s’inscrivent
dans un calendrier très serré afin que la commission
Marois Filâtre puisse rendre ses conclusions avant le 15
juillet.
Les thèmes de ces groupes sont :
- la liaison
master/concours,
- les concours premier et second degrés,
- l’année post concours,
- les mesures transitoires.
Se
tient également un groupe sur la revalorisation.
Se pose
alors la question de la participation à ces groupes,
interrogation parfaitement légitime dans le contexte actuel de
lutte que nous connaissons.
Bien des éléments
invitent à la méfiance : la structure, le découpage
du périmètre et l’intitulé des groupes
indiquent manifestement qu’il y a peu de changement à
attendre des deux ministères. La durée et la
composition de la partie non ministérielle même n’est
pas non plus de bonne augure : trois séances de trois heures
auxquelles sont invités un grand nombre de représentants
syndicaux, y compris étudiants pour certains groupes.
Notre
expérience passée de ce genre d’expérience
nous incite à une très grande prudence. Les
représentants du ministère s’y expriment peu sauf
pour essayer de fixer des points de convergence qui ont leur accord
ou pour indiquer le rejet de telle ou telle orientation.
Le
contexte non plus n’est pas propice à une participation
: nous sommes toujours au milieu d’une épreuve de force
avec les deux ministères, épreuve dont la réforme
de la « mastérisation » est un des enjeux majeurs
«
Groupes de travail » ou audition des syndicats ?
De
fait, ces groupes, appelés pompeusement « groupes de
travail » ne sont en fait rien de plus qu’une audition de
syndicats par le ministère. Ce ne sont pas des lieux de
négociation, encore moins d’élaboration en commun
d’un projet. Ce sont juste des moments accordés à
l’expression de différents points de vue dont le
ministère avait jusque là même nié
l’existence.
Existe-t-il
des raisons d’être présent à ces auditions
?
La FSU, après
discussion en interne, a décidé d’y participer,
compte tenu du fait que ces « groupes de travail »
ne proviennent pas d’une initiative des ministères mais
résultent d’une demande de la FSU à laquelle les
ministères n’ont répondu favorablement que sous
la pression du mouvement. Si la réponse n’est pas
celle attendue, ni dans ses circonstances, ni dans sa forme, elle
intervient après que la FSU a eu l’assurance que
les concours 2010 seraient à l’identique de la session
en cours.
Parmi les syndicats, le SNESUP est la seule organisation au sein de la FSU, à pouvoir porter la parole des formateurs aujourd’hui mobilisés, qu’ils soient dans les IUFM ou bien dans les UFR. Elle est la seule à pouvoir apporter des éléments concernant la formation qui puissent à la fois informer les autres participants à ces groupes, notamment sur des aspects techniques sur lesquels les ministères pourraient se présenter comme les seuls spécialistes, et à faire entendre le point de vue des formateurs, non représentés spécifiquement par les autres organisations participant à ces auditions.
Une
présence sous condition
La
FSU a réaffirmé dès la première
séance ses doutes sur la façon dont ces groupes
de travail ont été conçus. Elle a par ailleurs
demandé que la question de l’année prochaine
(mesures transitoires) soit traitée en premier lieu.
Le
ministère a accédé à sa demande en
n’habilitant aucune maquette, en créant un nouveau
groupe dédié à cette question et en plaçant
la réunion dès le lundi 5 mai. Concernant la «
remise à plat », la FSU a demandé que «
tout soit ouvert » (concours, révision des épreuves,
etc.), que les projets d’arrêtés sur les concours
et les projets de décrets sur les statuts présentés
soient revus.
Dans ces conditions, il a été décidé
de rester pour participer à ces différents groupes pour
exprimer notre point de vue.
Un
ministère arc-bouté sur ses positions
Notre
présence (dans deux groupes : masters et année
transitoire) a permis de faire passer un certain nombre de messages –
sans avoir la certitude d’être entendus – qui
n’auraient pas été exprimés sans cela, et
d’obtenir des informations :
- sur la présence du
concours en M2, le ministère de l’éducation
nationale n’a pas bougé. Il a écouté sans
entendre, martelant son message à chacune des interventions.
- sur le maintien de l’année de préparation (mesure
transitoire), il fait lanterner ses interlocuteurs en plaçant
la deuxième réunion du nouveau groupe tardivement le 13
mai, donnant l’impression de vouloir gagner du temps et de
continuer à jouer le pourrissement.
- Il tente de préserver
son schéma d’octobre et de mettre en oeuvre en
œuvre la réforme, en voulant imposant des stages
de 108 heures dès la première année de
préparation aux concours (PE1, PLC1, PLP1, CPE1, et même
M1 et M2 pour les étudiants concernés par les concours
de recrutement). Les stages pouvant être rémunérés
en M2 ; l’année post concours passant à 2/3 de
service sous prétexte de stages déjà
accomplis.
- L’année transitoire pose de très
nombreux problèmes.
- Les propositions pour le concours de
PE restent identiques à celui d’octobre avec l’épreuve
de connaissance du système éducatif et mise en place
d’une épreuve unique censée remplacer les
épreuves de français, histoire-géographie et
arts. Les propositions pour les capes sont assez complexes.
- Aucune avancée sur le rôle des IUFM dans la future
formation des enseignants.
Nous constatons chez les conseillers ministériels une grande difficulté à prononcer le mot « IUFM ».
Rappelons enfin qu’aucun relevé de conclusion n’a été produit, que bien évidemment aucun accord n’a été signé, et que ces « groupes de travail » n’ont donné lieu à aucune négociation.
Le SNESUP réitère sa demande du retrait de ces projets de réforme d’une manière encore plus forte en conclusion de ces groupes. Et il demande, une fois ce retrait acté, que soient ouvertes des négociations non partisanes et non idéologiques sur le dossier de la mastérisation de la formation des enseignants avec une remise à plat complète du dossier.