Deuxième communiqué de l’IUFM de Paris occupé
Dans la dépêche AEF du mercredi 13 mai, le ministère affirme que « les étudiants reçus aux concours 2010 seront nommés ″fonctionnaires stagiaires″ dès septembre 2010, sous réserve que ceux inscrits en M1 aient validé leur première année ».
Les fonctionnaires stagiaires de septembre 2010 seront ainsi "rémunérés, placés devant classe pour deux-tiers de leur temps et en formation (en tutorat ou à l'université) le tiers du temps restant".
Si l’on suit le scénario proposé par le ministère dans cette dépêche, un étudiant en première année de master de droit (M1) peut simultanément préparer le concours de professeurs des écoles. S’il est reçu au concours en juin, quelle formation aura-t-il suivie avant d’être responsable d’une classe?
• Comment seront articulés ces deux-tiers de temps d’enseignement devant la classe avec le tiers de formation à l’université ou à l’IUFM?
• Le tutorat ou les cours universitaires proposés permettront-ils un va-et-vient constructif entre les apports pédagogiques et didactiques, les temps d’enseignement face aux élèves et leur analyse, comme c’est le cas actuellement à l’IUFM?
• Le volume horaire proposé est-il réaliste et adapté?
• Qui sera chargé de la formation? Des professeurs universitaires ou issus du secondaire ? Des professeurs des écoles maîtres formateurs (PEMF déjà existants) ? Des professeurs des écoles « tuteurs » ?
Cette dépêche ne concerne que les lauréats du concours 2010. Ces annonces à court terme ne visent-elles pas à endormir la contestation alors que la suppression de la formation professionnelle reste d’actualité pour les sessions suivantes ?
D’autre part, le ministère ne répond toujours pas à nos inquiétudes face à la réduction massive du recrutement et à l'absence de visibilité sur l'avenir des concours et de la mission publique d’éducation.
Suite à ces nombreuses interrogations, les étudiants, les professeurs stagiaires, les personnels de service et d’enseignement de l’IUFM de Paris restent mobilisés et continuent à occuper, nuit et jour, les locaux du site de Batignolles.
Cependant, nous constatons avec joie que ces inquiétudes gagnent également notre ministre :
« […] Je serais prof du premier degré, je serais sans doute parmi les mecs qui gueulent […] »
(Xavier Darcos, Ouest France, 6 mai 2009).
Le Comité de mobilisation de l’IUFM de Paris.