Le Snesup relaie des tensions "extrêmement fortes" dans les universités
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Si la ministre Valérie Pécresse a souhaité placer la rentrée
universitaire sous le signe de la sérénité, le Snesup-FSU (syndicat
national de l'enseignement supérieur) dénonce quant à lui une «
prophétie » qui « cherche à masquer les effets de la mobilisation ».
Stéphane Tassel, son secrétaire général, s'est refusé à tirer un bilan
du mouvement de grande ampleur sur les campus qui « sifflerait la fin
de la récré ». Il souligne en revanche « les tensions extrêmement
fortes dans les établissements ». « Les plans com’ du ministère ne
trompent personne. L’état d’esprit des universitaires se caractérise
par la lucidité et la clairvoyance », ajoute-t-il.
Des états généraux du sup' à venir
Le
syndicat appelle à organiser des assemblées générales dans les
universités, en vue d’une journée d’action. Des états généraux de
l’enseignement supérieur et de la recherche seront organisés d’ici à la
fin de l’année. Le SNESUP ne déroge pas à sa stratégie initiale
d'opposition au gouvernement ; il demande toujours l’abrogation de la
LRU et du décret statutaire des enseignants-chercheurs.
Un « changement de ton » de la part de Pécresse
Le
syndicat concède toutefois un « changement de ton » de la part de la
ministre par rapport au mois de juillet. Il attend des moyens
financiers (estimés à 2000 emplois statutaires) pour mettre en œuvre
l’équivalence TP/TD reconnue par le nouveau statut des
enseignants-chercheurs. Sur le dossier des « inversions de carrières »,
le ministère examine selon le Snesup une solution pour compenser les
salaires des 2000 universitaires recrutés avant ceux dont les carrières
sont revalorisées et désormais plus avantageuses. « C’est une mesure
qu’on réclamait depuis longtemps mais dont l’application pose problème
à tout le monde », reconnaît Stéphane Tassel.
Du lest laissé avant la
rentrée par Valérie Pécresse qui, en revanche, refuse de revenir sur la
fin des moyens fléchés aux IUT, IUFM ou écoles internes.
Non
représenté dans les groupes de travail interministériels sur la
mastérisation, le Snesup entend obtenir des garanties sur un cadrage
national des masters enseignement lors du débat organisé au Cneser fin
novembre 2009. Des assises nationales seront organisées le 7 novembre
2009 à l’initiative de la FSU sur la formation des enseignants.
LRU, mise en concurrence et collégialité
Le syndicat dénonce de manière générale la concurrence créée entre
les universités – renforcée par l’Opération campus - et à l'intérieur
des établissements, notamment dans la gestion de leurs ressources
humaines. A titre d’exemple de cette politique concurrentielle, le
syndicat pointe les chercheurs travaillant en dehors des stratégies
scientifiques définies par l’établissement qui sont contraints de
trouver une nouvelle équipe d’accueil ou la disparition progressive de
certains UFR suite à la politique de formations de chaque
établissement.
Les « pouvoirs exorbitants » des présidents
d’université aux dépens d'une gestion collégiale, la « contrainte de la
tutelle sur les budgets » et « l’autorité sans précédent du
gouvernement sur les enseignants-chercheurs tant au niveau de la
pédagogie que de la recherche » sont pèle-mêle dénoncés.