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27 mars 2010

Rentrée 2010, mode d'emploi!

 

La réforme de la formation des enseignants se met en place dans les écoles élémentaires et maternelles. Illustration:

par capitaine Guynemer


C’est la rentrée !

A l’école élémentaire de la rue de l’Avenir, dans la classe de CE2, élèves et parents font la connaissance de l’enseignant, enfin des enseignants… Car ils seront deux dans la classe, jusqu’aux vacances de la Toussaint.

Le premier vient d’être reçu au concours de recrutement des professeurs des écoles, on l’appelle P.E.S. (Professeur d’Ecole Stagiaire). Il n’a pas eu de formation professionnelle, hormis 4 semaines d’observation dans deux classes l’année dernière. Pas de chance, ce n’était pas en CE2, mais bon.

Le deuxième, qu’on appelle T1 (Titulaire 1ère année), sort d’un an de formation professionnelle à l’IUFM, il a eu la chance d’être reçu au concours en 2009 : il fait partie de la dernière promotion d’enseignants formés puisque les IUFM n’existeront plus en 2011. Il aurait du avoir un  poste à l’année dans une école pas trop difficile pour ce début de carrière, mais bon.


Le samedi suivant, réunion de classe.

PES explique aux parents qu’il a un tuteur dans l’école, un enseignant chevronné qui lui apporte conseils et soutien. Bien sûr c’est un peu compliqué parce que le tuteur a un CP et n’a pas fait de CE2 depuis 1997, il ne connaît pas les manuels, et le midi il fait les aides personnalisées. Mais bon, on peut discuter un peu à la récréation, s’envoyer des mails le soir. Et puis le T1 a accepté de prendre le CP du tuteur deux matinées par semaine pour qu’il vienne dans le CE2 voir comment travaille le PES. Et puis, il y a aussi un Maître Formateur qui viendra dans la classe de temps en temps.

Enfin, à partir de novembre, ce sera différent : le T1 quitte l’école pour aller faire des remplacements ailleurs. Le PES reste dans la classe de CE2…les lundis jeudis et vendredis, puisque les mardis il va parfaire sa formation  à l’Université jusqu’au mois de mai.

Pour les mardis, un remplaçant Brigade arrive. Jusqu’au mois de mai, le Brigade remplacera quatre PES dans quatre écoles différentes : une petite section le lundi, un CE2 le mardi, un CM1 le jeudi et une grande section le vendredi. Ca fait une centaine d’élèves, Brigade ne connaîtra peut-être pas tous les prénoms à Noël, mais bon.

Le PES et le Brigade ne se rencontreront jamais puisqu’ils ne sont pas là les mêmes jours, mais bon, quelques mails pour les urgences, ça permet de créer du lien !

Comme la formation professionnelle, c’est vraiment primordial, le PES aura aussi un stage d’une semaine complète au deuxième trimestre. Pas d’inquiétude, son remplacement est prévu…par une autre Brigade, on l’appelle Brigade n°2.

Quand mai arrivera, le PES aura terminé sa formation et sera à plein temps dans sa classe de CE2. Il sera évalué (il ne sait pas encore par qui ni comment) et titularisé (si tout va bien) à la rentrée suivante.

Les parents osent quelques questions sur l’emploi du temps, le programme scolaire, les projets pédagogiques, le livret d’évaluation. Le PES est embarrassé car il a été nommé la veille de la rentrée, il a juste eu le temps de lire les Programmes Officiels, participer à deux réunions le mercredi avec l’inspecteur sur le thème « Déontologie du fonctionnaire», aménager sa classe, s’initier au maniement du Baby-haller pour son élève asthmatique, repérer l’itinéraire pour les séances de piscine qui commencent lundi... Mais bon, il va faire son maximum, mettre les bouchées doubles. L’école est sympa, les collègues attentifs et le PES est très motivé et le T1 va l’aider.


Les parents quittent la réunion, perplexes, inquiets ou fâchés. Que penser ? Que faire ?


 

Vous n’avez pas tout compris ? C’est normal.

 

En revanche, vous avez sans doute compté : PES, T1, Brigade n°1, Brigade n°2… 4 enseignants différents. Une grippe ? Un congé maternité ? Il faudra faire appel à Brigade n°3…

 

A la rentrée, 170 écoles, soit plus de 4000 élèves, seront dans cette situation à Paris.

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Commentaires
S
Ce gouvernement s'acharne à réformer (une de plus) l'éducation nationale à la hussarde. Pas de concertations, pas de publication, l'essentiel étant de faire passer les idées de notre cher Président sans se préoccuper des dégâts.<br /> Pendant que Le gouvernement ratiboise les effectifs des profs, Sarkozy veut imposer une réforme géniale. Il a décidé d'offrir aux expatriés la gratuité des écoles et lycées français de l'étranger. Un cadeau sympa, non ? Sauf qu'il va surtout profiter aux plus aisés, et que l'addition, pour l'Etat, s'annonce carabinée. l'Agence française de l'enseignement à l'étranger a simulé Le coût de cette plaisanterie mais s'est bien gardé d'en publier le résultat, lequel est tout de même tombé dans les palmes du "Canard". D'ici Dix ans, appliquée du lycée jusqu'au CP (sans parler de la maternelle), la gratuité coûterait à l'Etat la bagatelle de 713 millions d'euros par an !<br /> Alors faisons des économies sur nos enseignants !
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M
je suis la directrice d'une patite école maternelle de 3 classes et c'est ce qui va nous arriver l'année prochaine.scandaleux car étant à côté de l'inspection de la circonscription nous avons depuis 3 ans un jeune collègue qui change chaque année, scandaleux car seulement les écoles de + de 4 classes devaient être concernées, scandaleux car c'est imposé, scandaleux car nous n'avons pas le temps de concilier formation classe et pour ma part direction (pas de décharge). scandaleux d'imposer à des petits 4 maîtres ou maitresse dans l'année. mais les choses risquent de ne pas être aussi simples car les parents d'élèves en seront avertis et risquent de donner du fil à retordre à l'IA.<br /> il faut que je me calme après tout je suis en vacances depuis hier soir !<br /> marie
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J
Eh oui! ceci est une destruction organisée de l'école, comme de tous les services publics. Combien faudra-t-il de suicides chez les enseignants pour que nous réagissions?
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B
" Quand vous ouvrez une école, vous fermez une prison."<br /> C'est l'immense Victor HUGO qui a lancé cette phrase dans un de ses discours à l'assemblée.<br /> Le tout petit Sarkosy et son ministre Luc Châtel feraient bien de s'en inspirer.<br /> Arrêtez, messieurs, de fermer des classes et des écoles. Donnez à nos enfants plus de professeurs qualifiés et vous aurez moins besoin de policiers dans la rue et de gardiens dans les prisons.
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O
Ce sera pareil pour le privé ! plus de formation ! c'est effroyable ! rien n'est pensé ni pour les profs ni pour les élèves... où va on?
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