Les emplois d’avenir professeur sont un détournement et une imposture.
1. Le montage financier des emplois d’avenir professeur consiste à ajouter aux bourses d’enseignement supérieur une prime de 400 euros mensuel, pour un engagement de 12 heures par semaine. C’est un détournement total de la fonction des bourses, qui sont censées permettre à des étudiants méritants, mais de milieu modeste, de suivre des études sans travailler. On transforme donc un étudiant en employé de l’éducation nationale, occupant un emploi précaire.
2. Ceci est d’autant plus grave que toutes les études démontrent que les étudiants exerçant un travail à temps partiel en sus de leurs études ont un taux d’échec bien plus élevé que les autres. Cette mesure n’a donc rien de social, mais revient à confiner les boursiers dans des carrières inférieures. Il faut au contraire augmenter le montant des bourses si on veut que les boursiers réussissent et n’aient pas besoin de prendre un « petit boulot », voire conditionner cette augmentation à une réussite aux examens.
3. Cette mesure rompt avec le principe républicain d’égalité en réservant des emplois aux étudiants boursiers, ou originaires de tel ou tel quartier. Les politiques de discrimination dite positive sont incompatibles avec le droit, stigmatisantes et n’ont généralement qu’une fonction cosmétique, à l’image de ce qui a été mis en place à l’IEP Paris, qui les combine avec une sélection sociale féroce.
4. Sachant que la première année de la nouvelle licence risque devoir réduire sa composante disciplinaire au profit de la remédiation et de la pluridisciplinarité, il est particulièrement hasardeux de confier des tâches pédagogiques à des étudiants de L2, voire de L3.