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ESPE PARIS MOBILISÉ
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26 septembre 2013

ESPE : toujours plus de précaires, toujours plus de galères.

Le bilan de la rentrée Peillon fait apparaître encore et toujours plus de catégorie de précaires, et instaure de surcroît une concurrence accrue entre les collègues.

Tentons de recenser les divers « statuts de la précarité » puis voyons quelques exemples de la fabrique de précaires que sont devenues les ESPE (qui remplacent les IUFM).

 

I.         Toujours plus de précaires

  • Les contractuels admissibles au concours exceptionnel, qui font 1/3 temps payé ½ temps. S’ils sont déjà (et c’est fréquent) titulaire d’un M2, ils peuvent théoriquement effectuer plus d’heures, je dis bien théoriquement car en pratique… prenons l’exemple de Rémi[1] qui doit faire vivre sa famille et qui est contractuel à temps plein depuis plusieurs années. Il se voit conseiller par son IPR de renoncer au bénéfice de l’admissibilité pour avoir à nouveau un temps plein, ce qu’il refuse évidemment. Il cherche à trouver un autre ½ temps, impossible, il pourrait travailler à ½ temps pour n’importe quel autre employeur mais pas dans l’EN, ou alors il faudrait virer le TZR (Titulaire sur Zone de Remplacement) qui occupe 6 heures dans son établissement pour le mettre à sa place. Donc concurrence avec du personnel titulaire. Il faut savoir également que ces admissibles ont été placés en priorité et cela bien entendu au détriment des autres contractuels parfois plus anciens.
  • Les EAP : « Emploi - Avenir - Professeur », qui ont théoriquement, grosso modo, les mêmes fonctions que les assistants pédagogiques (c'est à dire, qu'ils sont sensés apporter une aide aux enseignants, en exerçant des missions « d'appui éducatif » par exemple en sortant quelques élèves d'une classe pour travailler spécifiquement avec eux sur des notions non comprises) mais qui seront très certainement amenés à remplacer des collègues absents, au détriment des collègues TZR, contractuels et des « super précaires » que sont les vacataires.
  • Les AED qui font quand ils sont à temps plein entre 36 (étudiants) et 41 heures (non étudiants), et qui sont sensés en plus préparer des examens et des concours. Rappelons que pour le même travail les MI-SE faisaient 28 heures et qu’ils étaient tous étudiants, ce qui évitait l’écueil de la professionnalisation du métier et de l’emploi des « petits copains », ou de personne n’ayant qu’un lien plus que lointain avec les problématiques éducatives.
  • Les AVS, à qui l’on promet des CDI, c'est-à-dire des contrats de droit privé !!! et qui sont majoritairement des personnes en contrats aidés donc pas concernés par cette mesure. Ils sont de plus peu ou pas formés et doivent prendre en charge des enfants souvent en grande détresse.
  • Les CDI, les contractuels classiques et les vacataires…

 II.         Les ESPE : Une fabrique de précaires

  • Les M2 non admissibles. Ils ont validé leur M1 et ont un choix à faire, soit redoubler pour pouvoir préparer le nouveau concours soit passer en M2 et se débrouiller pour préparer le concours car les emplois du temps sont bien souvent incompatibles et ne leur permettent pas d’assister aux cours de préparation avec les M1.
  • Les étudiants ayant un M2 et qui veulent préparer un concours doivent se réinscrire en M1 et ceux qui se découragent n’ont que la perspective d’enrichir le vivier des précaires.

Tout cela est extrêmement favorable à l’administration qui peut donc bénéficier de personnel taillable et corvéable à merci, car en concurrence et non protégé par un statut. On comprend donc, sans peine, les finalités de ces mesures. Il ne faut donc pas s’étonner si les concours attirent de moins en moins de monde, même si le niveau de recrutement a baissé. Un salaire faible des conditions de travail de plus en plus difficiles, des missions toujours plus vastes, la quasi certitude de devoir quitter sa région et la perspective de perdre le seul avantage qui nous reste : les vacances, sont autant d’explication à cette désaffection des concours, en effet ils étaient environ 98 000 candidats, tous concours externes confondus en 2008 pour 68 000 en 2012, soit une baisse de près de 31%

Catherine LAURENTI                 [1] Les prénoms ont été changés

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