Statut des enseignants-chercheurs, la mobilisation s'impose !
STATUT DES ENSEIGNANTS-CHERCHEURS Instrument de gestion de la pénurie budgétaire, l'« évaluation-modulation » dans le projet de décret Pécresse-Fioraso impose une mobilisation massive ! Le projet de décret présenté aux organisations syndicales le 26 septembre et susceptible dêtre adopté en décembre 2013, reconduit à lidentique les principales dispositions largement contestées en 2009 lors de la mobilisation dampleur contre le décret Pécresse du 23 avril 2009. Les changements envisagés par ce « nouveau » projet de décret sont soit aggravants soit insignifiants. Mais, par son silence sur l'essentiel, sa finalité politique est clairement affirmée : VALIDER lintroduction de la « MODULATION DE SERVICE » associée à des formes technocratiques dÉVALUATION INDIVIDUELLE quadriennale accompagnant la réduction des budgets universitaires.
Le subterfuge de l'« autonomie » de gestion, introduit par la loi LRU-Pécresse de 2007 entériné par la loi LRU-Fioraso de juillet 2013 permet à l'État de doter discrétionnairement chaque établissement et de sous-doter nombre d'entre eux qui sont mis en difficulté. Ainsi « mis en faillite », ces établissements sont forcés d'adopter une politique financière de réduction du coût du travail (compression de la masse salariale), de réduction des charges (réduction et rentabilisation des formations pouvant aller jusqu'à la fermeture) et de réduction des services gratuits (ouverture au privé, augmentation des droits d'inscription et frais de scolarité). Cette politique de restrictions saccompagne de restructurations des établissements par fusions destinées à réaliser des économies d'échelle (suppression de services et de formations) et éloignant toujours plus les instances de décision des personnels et des usagers. Émergent ainsi des établissements hors d'échelle qui rassemblent plusieurs dizaines, voire centaines, de milliers détudiants pour lesquels les conditions d'accueil vont en se dégradant régulièrement. Comme le montrent aujourd'hui de nombreux cas, et tout particulièrement celui de Montpellier avec l'annonce de la fermeture du site de Béziers, cette recomposition et cette austérité imposées ont pour conséquence de priver de nombreux territoires d'établissements d'Enseignement supérieur et de Recherche, organisant ainsi la raréfaction des possibilités d'accès à des études supérieures.
Aujourdhui, beaucoup duniversités ont du mal à payer les salaires du personnel. Dautres établissements sont en déficit et nont plus les moyens de recruter tandis que certains laboratoires scientifiques nont plus les moyens de fonctionner. Le gel de postes devient la norme pour maîtriser une masse salariale qui se contracte régulièrement. Alors que le besoin en personnels enseignants et BIATSS ne cesse de croître, on assiste pour toutes ces catégories de personnels au développement du recours à une main duvre non titulaire, précaire et moins coûteuse.
Dans ce contexte lévaluation technocratique des enseignants-chercheurs introduite par le décret Pécresse articule dans son principe lappréciation de la valeur des activités à des fins et à des contraintes exclusivement budgétaires qui déterminent les sanctions positives (primes mandarinales) ou négatives (modulation à la baisse du temps de recherche). Elle na aucune valeur indicative en ce qui concerne la qualité du travail scientifique ou pédagogique. Quelle soit nationale ou locale, cette forme dévaluation vise à une gestion locale et individualisée des personnels, sous contrôle des Présidents duniversité devenus surpuissants, en réduisant en outre les libertés intellectuelles indispensables à la qualité du travail des scientifiques et pédagogues. La FERC Sup CGT a défendu lévaluation réalisée par le CNU, instance nationale, majoritairement élue au scrutin proportionnel, représentative de la diversité interne aux disciplines universitaires, et libre de reconnaître le nombre réel de dossiers individuels de qualité au regard des travaux scientifiques et des expériences pédagogiques : http://www.ferc-sup.cgt.fr/site/spip.php?article2414 La FERC Sup CGT rappelle lopposition de lensemble de la communauté universitaire mobilisée en 2007 et en 2009 contre les logiques de réformes globales de luniversité qui sous-tendent lapparition de cette évaluation technocratique des enseignants-chercheurs.
La FERC Sup CGT rappelle la mobilisation massive du printemps 2012 pour reconstruire un Service public national dEnseignement supérieur et de Recherche de qualité qui ne saurait inclure cette forme dévaluation des enseignants-chercheurs.
La FERC Sup CGT avait pris acte du geste dapaisement qua constitué lannonce par la nouvelle Ministre de lEnseignement supérieur et de la Recherche, G.Fioraso, dun moratoire, en reconnaissant explicitement lors de sa conférence de presse du 11 juillet 2012 que les « modalités envisagées » pour cette évaluation « étaient inacceptables et dailleurs inacceptées » : http://www.ferc-sup.cgt.fr/site/spip.php?article2111
La FERC Sup CGT sest rendue à la rencontre qui lui a été proposée par le ministère le 15 octobre 2013 pour indiquer quelle refuse dentrer dans une quelconque démarche de négociation sur le reste du décret si les dispositions les plus contestées par une grande majorité des enseignants-chercheurs depuis plus de trois ans ne sont pas retirées. Avec les universitaires, nous exigeons :
La FERC Sup CGT appelle les enseignants-chercheurs à se mobiliser contre ce projet de décret Pécresse-Fioraso comme ils lont fait depuis trois ans et à rejoindre les mobilisations en cours dans les établissements contre les sous-dotations budgétaires, les restructurations détablissements, les fermetures de sites universitaires, la désertification des territoires, la précarisation des personnels et laugmentation des droits dinscription. |