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ESPE PARIS MOBILISÉ
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24 février 2014

La réforme des Masters ou la fin programmée de la liberté pédagogique

Le 27 janvier dernier, la nomenclature des Masters, qui sera mise en place à la rentrée 2015 puis au fil des vagues d’accréditation des établissements, était soumise à l’avis du CNESER et repoussée par 21 voix contre (dont SupAutonome et SNPREES-FO), 16 pour et 11 abstentions. 

Sur un point fondamental pour les universitaires, SupAutonome et le SNPREES-FO regrettent que la méthode employée n’ait pas davantage tenu compte des souhaits des personnels universitaires.

Il faut rappeler que c’est la réforme LMD qui est à l’origine d’un foisonnement incontrôlé des intitulés que nous avons critiqué en temps et heure. Le rétablissement d'intitulés nationaux pour des formations de masters à visée généraliste va de manière générale dans le sens d’une clarification souhaitable.

Cependant, la refonte de la nomenclature entraîne en réalité un bouleversement important de l’offre de formation et la remise en cause de nombreux enseignements et formations existants : de ce point de vue, c’est une accentuation de la contrainte d’une reconstruction permanente et accélérée de l’offre de formation à laquelle les universitaires sont soumis depuis de trop nombreuses années.

Cette contrainte s’insère de surcroît dans un ensemble cohérent de mesures par lesquelles le ministère entend dicter aux universitaires les finalités et les modalités des formations, voire leur contenu, ceci au mépris de leurs libertés pédagogiques.

Dans le cadre des communautés d’universités, les politiques « de site » ne manqueront pas en effet d’engendrer des « rationalisations » (suppression de ce qui apparaîtra de manière superficielle, une fois la nomenclature artificiellement homogénéisée, comme des « doublons »). Par ailleurs la mise en place du « socle commun » prévu dans le cadre national des formations (art. 16) ne pourra qu’empiéter sur la libre formulation des exigences universitaires propres à chaque cursus de Master. Enfin la politique d’austérité qui pèse sur les budgets de toutes les universités ne pourra que conduire, sous couvert de simplification terminologique, à la radiation de formations entières, d’autant plus que le système de l’ « accréditation » globale (qui remplace l’habilitation de chaque diplôme) laissera aux présidences toute latitude pour trier, selon leurs propres et très subjectifs critères, dans l’offre de formation. Dans beaucoup de cas la mise en place du « cadre national » risque donc de se traduire par une diminution drastique de l’offre de formation, avec des conséquences très négatives sur le service des collègues comme sur le service public dû aux étudiants.

Le « cadre national des formations » ne doit pas être un outil de suppression de diplômes et de parcours de masters qui ont fait la preuve de leur efficacité. Nous demandons en conséquence la garantie du maintien de l’ensemble des formations de masters existantes chaque fois que les personnels universitaires souhaitent ce maintien.                                                     

Michel GAY, secrétaire général de SupAutonome, communication@supautonome.com Gilles BOURHIS, secrétaire général du SNPREES-FO, snprees@fo-snprees.fr  Jean-Louis CHARLET, Président de SupAutonome

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