La masterisation à Paris : stages en responsabilités des PE1 et M1, révélateur du déni de formation
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L’IUFM de Paris a tenté de ne pas changer le
plan de formation prévu initialement, et d’organiser uniquement des
stages de pratique accompagnée pour les étudiants de PE1. Sous la
pression du Rectorat et du ministère, elle a ensuite accepté
d’organiser une semaine de stage en responsabilité, par binômes,
précédée d’une semaine en pratique accompagnée. Lors de deux audiences
à la fois avec la direction de l’IUFM et avec l’inspecteur d’académie,
le SNUipp FSU, Snudi FO, Sud Education et le Se Unsa ont exprimé leur
désaccord avec ce stage (compte-rendu en ligne). Dans la pratique, les
stages mis en place à Paris posent de nombreux problèmes :
La
semaine de pratique accompagnée s’est résumée dans près de la moitié
des cas à une semaine d’observation. Les stagiaires n’ont donc pas
découvert le métier par étape. Cela est dû à l’absence de formation et
d’information des maîtres d’accueil temporaires.
Certains
stagiaires n’ont pas été visités, alors que leur stage devait se
dérouler « sous le contrôle de l’enseignant référent », ce qui n’est
pas sans poser de problèmes vis-à-vis des élèves, pour les stagiaires
qui n’ont pas eu de conseil préalable à leur exercice, et ne respecte
pas le contrat de travail et la convention de stage établis et signés
par l’Académie et l’IUFM.
Certains
stagiaires ont effectué deux jours de stages en responsabilité,
d’autres quatre, certains ont partagé les quatre jours de la semaine de
stage à trois sur la base d’un contrat où chacun devait effectuer deux
jours de stages.
Certains
stagiaires ont été accueillis par des maîtres d’accueil temporaires,
sans formation spécifique, d’autres par des maîtres formateurs.
Certains
stagiaires ont effectué leur stage seuls en responsabilité dans leur
classe, d’autres accompagnés par des maîtres d’accueil ou des maîtres
formateurs, en pratique accompagnée.
Certains
stagiaires se sont retrouvés dans des situations dangereuses, avec dans
leur classe des élève à comportement relevant d’un suivi particulier ou
spécialisé, ou des élèves relevant d’un Plan d’accès individualisé pour
des raisons de santé.
Toutes ces inégalités et ces dangers, prévisibles ont conduit
plusieurs dizaines d’étudiants à refuser de signer le contrat de travail
proposé par l’Académie. Mais, là encore, de profondes inégalités face à
la formation ont été constatées, à la suite d’intervention de
l’Académie. En effet :
Certains
stagiaires n’ayant pas signé le contrat ont pu effectuer la semaine de
stage en observation ou en pratique accompagnée, parfois avec l’accord
des inspections.
D’autres stagiaires se sont vus refuser l’entrée dans l’école.
L’Académie n’a manifestement que faire des impératifs d’une formation professionnelle solide : elle a permis des inégalités flagrantes entre les étudiants, par sa négligence dans la préparation des stages, notamment auprès des maîtres d’accueil, dans ces décisions unilatérales (refus arbitraires de modifier le contrat de travail proposé, sauf pour des cas choisis par elle-même, consigne pour interdire l’accès aux écoles la deuxième semaine). Une tentative de mise en place de la réforme dans l’optique d’une formation solide et d’une entrée progressive dans le métier a donc été battue en brèche. Le bilan est très clair : si cette tentative d’application de la réforme a conduit à de telles inégalités, c’est que cette réforme ne peut en aucun cas être appliquée de manière à sauvegarder la formation des enseignants.
Le bilan tiré de ces stages en responsabilité ne fait que conforter le SNUipp FSU dans son exigence de retrait de la réforme, et mettra en avant cette revendication lors de la grève du 21 janvier et de la manifestation nationale pour l’éducation le samedi 30 janvier à Paris.
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Source : site du SNUipp pour l'IUFM de Paris