L’emploi d’avenir professeur, à revoir.

Vincent Peillon a annoncé la création de 6 000 postes d’ « emploi d’avenir professeur » (EAP) pour la rentrée, 18 000 en trois ans. Ces créations entrent dans le cadre du dispositif dit « emplois d’avenir » ouvert aux jeunes non-diplômés de 16 à 25 ans. 6 000 postes pour l’Education, alors que 14 000 sont supprimés cette rentrée. 

• De quoi s’agit-il ? Extraits du projet de loi portant création des emplois d’avenir

« L'emploi d'avenir professeur […] s'adresse aux boursiers de l’enseignement supérieur suivant une formation initiale dans un établissement d'enseignement supérieur et se destinant aux métiers du professorat. Il leur permet d'exercer une activité rémunérée s'inscrivant dans leur projet professionnel tout en poursuivant leurs études. […]

Il est destiné en priorité aux jeunes effectuant leurs études dans les académies ou dans les disciplines connaissant des besoins particuliers de recrutement et résidant dans les zones urbaines sensibles […]

L’entrée dans le dispositif est réservée aux jeunes inscrits en deuxième année de licence, âgés de vingt-cinq ans au plus. […]

Ces étudiants s’engagent à suivre une formation initiale dans un établissement d’enseignement supérieur et à se présenter à un concours de recrutement des corps enseignants de l’éducation nationale.  

• Contrat de droit privé, emploi précaire

Les étudiants sont embauchés sous contrat de droit privé (CAE-CUI), directement par l’établissement. Le contrat de travail associé à l’EAP est un contrat d’un an renouvelable dans la limite d’une durée totale de 36 mois. Recruté pour un an par le chef d’établissement, l’AEP est à la merci d’un non renouvellement à la fin de chaque année scolaire. De plus, recruté à bac +2 mais passant sons concours à bac +5, l’étudiant verrait, dans le meilleur des cas, son contrat EAP arriver à son terme au plus tard à la fin de l’année de bac +4. Quid alors du financement de la dernière année de formation ?

La durée hebdomadaire du travail est « inférieur à la durée légale du temps de travail » mais sans aucune indication précise. Un plafond devrait être fixé par décret. La durée hebdomadaire du travail peut varier. Le temps de travail est annualisé. Les EAP peuvent exercer dans un ou plusieurs établissements. L’emploi d’avenir professeur est donc un emploi flexible. Cela rend bien difficile la poursuite d’une formation dans les meilleures conditions d’apprentissage. Le tout pour une rémunération maximum de 900 euros mensuel, bourse comprise, ce qui signifie qu’il permet de faire travailler un étudiant pendant trois ans pour environ 400 euros par mois.

• Un dispositif discriminatoire

 Les EAP s’adressent prioritairement aux étudiants issus des ZUS. Mais pourquoi ne pas avoir retenu le seul critère social et ouvrir les EAP à tous les étudiants boursiers ?

Les réactions des principales organisations syndicales :

-SNES-FSU : http://www.snes.edu/Declaration-SNES-FSU-au-CSE-du-24.html

-SNFOLC : http://www.fo-snfolc.fr/Un-nouveau-type-d-enseignant-l

-SUD Education : http://www.sudeducation.org/Emploi-d-Avenir-Professeur.html

- CGT Education:

http://www.unsen.cgt.fr/images/actus_tracts_communiques_declarations/declaration_cgt_au_cse_du_24_08_2012.pdf

Paul VANNIER